7 juin 2021 · 6 min · Comptalib
En période de crise économique, comme celle que nous traversons actuellement en conséquence de la pandémie mondiale de covid-19, vous êtes peut-être - comme bon nombre de dirigeants - partagé quant au choix de vos rémunérations. Il n’y a qu’à lire la presse spécialisée pour comprendre que le débat est clivant : le versement de dividendes semble légitime pour les uns, indécent pour les autres. Et pour vous, quelle rémunération faut-il privilégier dans cette situation ? Il est essentiel de comprendre les particularités de chacune d’elles avant de prendre votre décision. Comptalib vous donne toutes les informations nécessaires pour vous aider à choisir entre un salaire et des dividendes dans ce contexte délicat.
Le salaire et les dividendes correspondent tous deux à des moyens de rémunération pour les chefs d’entreprise. Mais chacune présente des particularités qui en font des options bien distinctes.
Le salaire représente une somme d’argent versée à un employé en échange du travail fourni pour le compte de l’entreprise. Il comprend un montant fixe auquel peuvent s’ajouter :
des primes : 13ème mois, cherté de la vie, gratification, ancienneté ;
des indemnités : fin de contrat, non-concurrence, compensatrice de congés payés ;
des avantages en nature : voiture de société, appareil mobile, tickets restaurant…
Le revenu est soumis au prélèvement à la source et implique des charges sociales élevées. Mais il a l’avantage d’être déductible des impôts sur les sociétés. En d’autres termes, le salaire n’est pas pris en compte dans la somme totale imposable à votre entreprise. De plus, vous bénéficiez :
d’une protection sociale,
du droit à la retraite ;
du droit au chômage.
Enfin, avoir un salaire signifie recevoir des revenus réguliers, versés chaque mois. Cette condition est avantageuse puisqu’elle s’applique même lorsque l’entreprise ne réalise aucun bénéfice.
Les dividendes sont versés par votre société en contrepartie de votre participation à son capital social. Ils correspondent à une part des bénéfices nets dégagés, qui est distribuée aux actionnaires et aux associés. Ils sont répartis proportionnellement au nombre d’actions possédées par chacun.
Cette rémunération peut sembler séduisante car elle est exonérée de cotisations sociales. Or, les charges sociales liées aux salaires représentent un poids notable pour une entreprise. En revanche, les dividendes sont soumis aux prélèvements sociaux, qui servent à financer les contributions sociales de solidarité. Mais les taux restent moins importants (17,2%) que pour les cotisations (environ 45%).
Point de vigilance tout de même, si vous avez le statut de travailleur non-salarié, comme il est souvent coutume pour les dirigeants ou associés, vos dividendes peuvent tout de même être soumis à des cotisations sociales sur leur fraction supérieure au seuil de 10% du capital social.
Contrairement au salaire, les dividendes ne permettent pas de vous offrir de protection sociale. De plus, ils ne sont pas systématiquement distribués : en effet, lorsque l’entreprise réalise un bénéfice, le versement de dividendes est autorisé et voté en assemblée générale. En revanche, lorsque le bénéfice est nul, le versement de ces dividendes dépend de la réserve de l’entreprise, souvent accumulée lors des exercices comptables précédents. Et si celle-ci n’est pas suffisante, il est alors impossible de verser des dividendes aux dirigeants.
Si dans le contexte actuel, votre entreprise réussit malgré la crise à générer du bénéfice, même moindre, vous pouvez envisager de vous rémunérer en dividendes, mais leur montant sera décidé en assemblée générale à la fin de l’année fiscale seulement, lorsque les comptes de l’entreprise sont approuvés. Autrement dit, si les dividendes permettent de récupérer un bon retour sur investissement, ils ne sont que ponctuels puisque versés une fois par an, et fortement dépendant de la santé de l’entreprise.
Seules les entreprises relevant de l’impôt sur les sociétés comme les SARL, SAS, ou SASU sont concernées par cette question. Cet arbitrage n’a pas d’intérêt pour les sociétés relevant de l’impôt sur le revenu. Pour connaître la rémunération la plus adaptée à votre entreprise, à votre situation personnelle et au contexte économique, il convient de se baser sur plusieurs critères.
Le versement de dividendes impacte fortement l’économie d’une société, puisqu’il suscite une baisse du cours de son action. Pendant la crise économique actuelle, liée au covid-19, , le gouvernement a décidé de ne pas l’interdire. En revanche, celui-ci appelle à la « modération » concernant son montant. En particulier pour les entreprises soutenues financièrement par l’Etat, c’est-à-dire celles qui :
reçoivent des aides publiques (comme fonds de solidarités) ;
doivent recourir au chômage partiel ;
bénéficient d’un report des charges fiscales et/ou sociales.
D’ailleurs, le soutien aux entreprises en difficulté de trésorerie est conditionné à la non-distribution des dividendes. Afin de respecter cette logique, l’État gèle lui-même ce type de versement dans les structures dans lesquelles il est actionnaire.
Si vous optez pour un salaire, vous vous assurez une protection sociale (vos revenus étant soumis aux cotisations sociales), c’est-à-dire à une couverture santé et des droits à la retraite, ce qui n’est pas le cas pour les dividendes.
Si nous prenons en compte cet aspect, deux cas s’offrent à vous. Soit votre entreprise génère des bénéfices importants et les dividendes seront suffisants pour garantir votre niveau de vie et même une retraite confortable sans pour autant avoir cotisé. Soit l’avenir de celle-ci est plus incertain, comme en période de crise par exemple, et vous aurez alors tout intérêt à choisir de toucher un salaire pour vous assurer un revenu et un accès à la couverture sociale ainsi que des droits à la retraite.
L’un pour la sécurité personnelle, l’autre pour l’optimisation fiscale de votre entreprise. Face aux grandes disparités que présentent le salaire et les dividendes, le choix le plus probant s’avère souvent, et peut-être encore plus en cette période incertaine, de cumuler les deux. Attention, cela n’est évidemment pas une simple addition puisque le versement de salaire a un impact direct sur le bénéfice de l’entreprise et donc sur la hauteur des dividendes. Mais si les dividendes seront sans doute inférieurs à ce que vous auriez pu avoir en tournant le dos au salaire, la perte est largement compensée par les cotisations sociales qui vous donnent plus de stabilité et de sécurité au niveau individuel.
Néanmoins, cet arbitrage se fait au cas par cas et dépend grandement de votre situation personnelle. Votre âge, le nombre d’enfants à charge, ou encore votre état de santé peuvent modifier à la fois votre situation fiscale et votre besoin de sécurité.
Pour ne rien laisser au hasard, surtout en ce moment, il est essentiel d’avoir une vision d’ensemble de la santé de votre entreprise. Grâce à l’application intelligente de Comptalib, accédez à toutes vos données comptables et réalisez des prévisions de trésorerie en toute simplicité pour orienter votre stratégie et faire les bons choix pour vous et votre entreprise.
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